Association Alliance-Liberté

Le château de la Hille : « La colonie »

Le château de la Hille à l’époque

Découvert en 1940 par Eléonor Dubois, le château sera remis en état pour pouvoir accueillir dès le 30 juin 1941 une centaine d’enfants réfugiés jusqu’alors, dans des conditions plus que précaires, dans les dépendances du château de Seyre (au sud de Toulouse).

À Montaigut-Plantaurel, on parle de « la colonie ». Il n’est pas précisé, lorsqu’on parle des enfants accueillis, s’ils sont espagnols, français ou juifs, ce sont « les enfants ». Les plus grands vont à l’école communale auprès de Monsieur Vigneau, instituteur à Montégut ; ils font des rencontres et jouent avec les enfants du village et des fermes d’alentour.

Rösli Näf est nommée directrice de la colonie. Cette infirmière suisse a un passé humanitaire : elle a travaillé avec le Docteur Schweitzer au Gabon. Elle gère l’accueil des enfants et organise la vie au château.

Le château de la Hille à l’époqueDans la cour du château de la Hille à l’époqueUn dortoir

Au château, le personnel encadrant est suisse : Eugen Lyrer et Sébastien Steiger sont instituteurs, Anne-Marie Piguet, Margrit Tännler et bien d’autres sont éducateurs, Emmi Ott succèdera à Rösli Näf comme directrice. La vie quotidienne s’organise, les tâches sont distribuées à tour de rôle. Les récoltes du jardin forment la base de la nourriture. Les garçons aident le jardinier, les filles aident dans la maison et la cuisine. Les plus grands prennent soin des plus petits.

La filière - En France occupée 1942-1944

De nombreux témoignages relatent la vie au château, dans son livre « La filière » Anne-Marie Piguet écrit : « Dans cette république fermée s’est développé un style de vie. Aucune discipline étroite ! Le château, c’est la maison : pas de punition si l’on parle au lit le matin, pas de jeu imposé, pas de promenade obligatoire ! Les petits respectent les grands et les grands savent ce qu’ils ont à faire. »

Un îlot dans la tempête
Groupe d’enfants devant le château de la Hille à l’époqueLecture dans la cour du château de la HilleRaccomodage

Elle écrit encore :

«  Lire, lire, c’est la première passion de la Hille. Lire au coin de la cheminée de la grande salle, lire dans son lit avec une lampe de poche, lire sous un arbre dans le parc. La seconde passion, c’est la musique : quand s’exercent le violoniste Henri et le pianiste Walter, le château se sent bien, chacun se réjouit à la perspective du prochain concert. »

Les enfants du château de la Hille

Sébastien Steiger rend compte dans son ouvrage de tous les évènements importants de la colonie.

Il écrit : « J’ai enfourché le vélo avec ma trousse de secours et ma serviette accrochées au guidon et suis parti vers ce fabuleux château qui allait prendre tant d’importance dans ma vie. »

Edith Goldapper dans son journal parle des bons et des moins bons moments à la Hille.

Le passage d'Édith

La nuit tragique du 26 au 27 août 1942 – où la gendarmerie arrête et emmène les plus grands au camp du Vernet – vient déstabiliser la vie de la colonie. Protéger les plus grands (ceux qui ont plus de 16 ans) devient la priorité de chacun. Certains adolescents sont accueillis et cachés dans des fermes d’alentour, d’autres rejoignent le maquis, d’autres tentent des passages en Espagne et en Suisse. C’est à ce moment là qu’Anne-Marie Piguet imagine une filière vers la Suisse, plus précisément vers la vallée de Joux où elle sait trouver des appuis.

De Gauche à droite : Manfred et Walter Kamlet et Kurt MoserEdith Goldapper et Inge Schragenheim au château de la Hille en 1942Addi Nussbaum et Walter Kamlet
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